Septembre 2025

En septembre, le marché actions européen finit le mois en légère hausse (+1,5%). Les indices américains libellés en Euro ont de leur côté monté légèrement plus : le S&P 500 qui affiche +3,1% et le Nasdaq +5,1%.

La situation française, après la chute attendue de François Bayrou, semble se stabiliser. Le président n’a pas dissous l’assemblée nationale, ou du moins pas encore, et a nommé rapidement un nouveau premier ministre. Les négociations sur le budget ont l’air de se poursuivre en coulisse bien que rien ne puisse permettre de penser qu’elles aboutiront in fine. Le marché ne s’y trompe d’ailleurs pas et a fait monter le « spread » de la dette France-Allemagne au même niveau que celui de l’Italie. Cette dernière est plus endettée mais son déficit est désormais mieux contrôlé que celui de la France avec un solde primaire (hors intérêts) quasi nul. La consolidation fiscale inévitable du pays tourne au chemin de croix politique pour Emmanuel Macron et quels que soient les événements à venir, un soutien budgétaire à l’activité est exclu pour plusieurs années. C’est pour cette raison que nous persistons à rester prudents sur les valeurs trop exposées à l’économie française.

Chez nos voisins allemands, les investisseurs s’impatientent, eux, au sujet du plan de relance dans la défense et les infrastructures du gouvernement Merz. Comme souvent sur les marchés, certains voudraient qu’un plan annoncé soit immédiatement exécuté, ce qui est bien sûr impossible. Gageons qu’ils seront vite rassurés.

La situation sécuritaire en Europe de l’Est continue elle aussi à se tendre, avec des incursions aériennes russes sur le territoire de pays de l’OTAN comme la Pologne mais les marchés, comme nous, ne s’en émeuvent guère à ce stade. Bien que le président Trump n’ait pas encore réussi à conclure un accord entre l’Ukraine et la Russie, cette dernière est certainement exsangue et ne peut en réalité pas se lancer dans une guerre d’agression contre un autre pays d’Europe de l’Est avant plusieurs années.

Sur les marchés actions, nous observons que le secteur des semi-conducteurs affiche dernièrement de belles performances. L’utilisation pratique de l’IA semble s’être fortement accélérée ces derniers mois et les acteurs du secteur tentent de suivre en lançant des projets de datacenters toujours plus imposants. Dans nos portefeuilles, des valeurs comme ASML, fabricant de machines de lithographie pour puces, Micron, fabricant de mémoire vive ou encore Legrand, fabricant de composants électriques, en ont profité.

L’éternel débat sur la valorisation des actions américaines fait ainsi de nouveau rage. Avec une cote qui contient presque pour moitié des valeurs de technologie, contre 7% en Europe, les multiples de profits ou P/E y sont perçus comme trop élevés pour beaucoup. Nous nous contenterons de remarquer que certaines valeurs, considérées comme menacées par l’IA, comme Salesforce, Adobe ou Accenture, ont été punies par le marché. Il n’y a donc pas aujourd’hui de bulle généralisée comme en 1999-2000. A l’inverse, les sociétés qui ont vu leurs valorisations monter le plus sont OpenAI ($500 Mds), Anthropic ($180 Mds), xAI ($200 Mds) ou encore la petite française Mistral (€14 Mds). Aucune d’entre elles n’est cotée à ce jour. Les fameux « flux » passifs vers les indices américains ne peuvent donc expliquer cette situation. Depuis l’arrivée de ChatGPT en novembre 2022, l’IA générative n’a cessé de nous surprendre par son dynamisme et il nous semble prématuré de parier sur son essoufflement.

 Dans l’ensemble, les fonds Clartan ont eux aussi légèrement progressé en septembre. Valeurs affiche +5,1%, Europe +1,3% et Ethos baisse de -0,5%. Patrimoine affiche +0,1%, Flexible +0,7% et Multimanagers +0,9%.