Le marché actions européen a de nouveau fait mieux que ses concurrents outre-Atlantique en février avec un EuroStoxx 600 qui signe une hausse de +3,4% tandis que le S&P 500 en Euros baisse de -1,1% et le Nasdaq de -3,7%, entre le 31 janvier et le 28 février.
Il nous est difficile de résumer tous les événements qui se sont produits ces dernières semaines tant l’actualité a été chargée, avec une maison blanche suractive et des marchés qui essayent de suivre le rythme et de comprendre ce qu’il se passe. L’essentiel est peut-être l’effet de choc qu’ont eu sur les européens les discours de JD Vance à Munich et l’altercation inédite à la maison blanche entre Zelensky et le duo Trump/Vance. La situation est désormais claire : l’Europe doit assumer sa défense toute seule, comme une grande. Pour tous ceux qui, depuis des décennies, avaient tout misé sur la garantie de l’oncle Sam, la douche est froide. Friedrich Merz, tout juste sorti gagnant, mais sans surprise, des élections du Bundestag, a eu des déclarations aux accents Gaulliens, stupéfiantes pour un futur chancelier allemand.
Ainsi donc, les titres les plus en vogue de la côte européenne sont les sociétés de matériel de défense, qui devraient bénéficier des hausses de budgets militaires désormais incontournables sur le vieux continent. Nous en détenons quelques-unes, notamment Thales et Dassault Aviation. Nous faisons le pari que le Rafale, déjà un grand succès à l’export mais principalement hors d’Europe, trouvera bientôt preneur chez nos voisins, à plus ou moins brève échéance.
Aux Etats-Unis pourtant, la période d’état de grâce entre le marché et le nouveau président semble avoir du plomb dans l’aile. Contrairement à 2016, l’agressivité avec laquelle il annonce de nouvelles barrières douanières à tout bout de champ et la zizanie que sème le DOGE dans les différentes agences de l’état fédéral semblent inquiéter de plus en plus le marché. Tout le monde savait que les droits de douane ont des effets récessifs mais nous aurions pu espérer un peu plus de mesure dans le dosage et un peu de clémence vis-à-vis de pays alliés comme le Canada. Du côté du DOGE, le mystérieux Département de l’Efficacité Gouvernementale, c’est un remède de cheval qui est inoculé à l’administration. Certains dysfonctionnements qu’il a mis à jour justifient sans doute ce coup de pied dans la fourmilière. Ces efforts devraient être bénéfiques dans la durée mais la pugnacité de Musk et des jeunes hackers qu’il a recrutés a surpris tout le monde, il faut le reconnaître. Et cette surprise entraîne une anxiété qui se généralise. Qui sera le prochain sur la liste ? Quelle ligne budgétaire risque d’être coupée sans préavis ? Quel contrat annulé ? Nous ne verrions pas d’un mauvais œil un peu de modération et de tempérance dans les semaines et les mois qui viennent, de ce côté.
Au cours de son premier mandat, Trump avait curieusement décrété que les actions américaines seraient la nouvelle jauge de la réussite de sa politique. Chose étonnante ! Et ce d’autant plus que cette fois-ci, il ne semble plus s’en soucier du tout. L’objectif désormais affiché par le secrétaire au trésor Bessent est de faire baisser les taux longs des bons du Trésor… Or, ces mêmes taux peuvent être amenés à baisser pour deux raisons différentes : une inflation plus faible ou une récession. Il serait appréciable d’éviter cette seconde option dans la mesure du possible.
La plupart des fonds Clartan ont progressé en février. Valeurs monte de +3,1%, Europe de +2,6% et Ethos baisse de -1,0%. Flexible monte de +1,1%, Multimanagers de +1,8% et Patrimoine de +0,5%.