Juin 2024

Les principaux marchés actions ont eu des parcours contrastés en juin. L’EuroStoxx 600 a baissé de -1,2% alors que le S&P 500 et le Nasdaq ont avancé de 3,5% et 6,2% entre le 31 mai et le 28 juin.

Le principal événement du mois pour le marché actions européen fut la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par le président français. D’ordinaire, les élections se suivent et se ressemblent sans avoir d’impact majeur sur le marché mais cette législative inattendue fait à juste titre exception. Elle révèle en France l’absence profonde de soutien populaire au programme de réformes économiques dites « structurelles », comme celle des retraites et son report de l’âge légal à 64 ans, qui avait rassuré les investisseurs internationaux et les partenaires européens. Les deux forces politiques les plus puissantes du pays proposent tout simplement de revenir en arrière et avancent un large catalogue de dépenses et de nouveaux impôts pour les financer.

Nous pourrions critiquer le bilan du gouvernement sortant qui laisse un déficit public très loin des objectifs qu’exige Bruxelles, à 5,5% du PIB et ce hors récession. Ceci démontre une fois de plus que le pays dépense structurellement trop. Mais le sujet n’est pas seulement là. Le problème qui vient d’éclater au grand jour pour la France est qu’elle n’est politiquement plus capable d’acter des mesures significatives de réduction de ses dépenses publiques qui sont nécessaires pour rester dans l’Euro. La population ne le souhaite manifestement pas. Mais les autres pays européens ne sont pas prêts pour autant à régler l’addition à la place des Français.

La conséquence de cette impasse ne pourra se solder que dans une collision entre deux souhaits irréconciliables : rester dans l’Euro et ne pas équilibrer ses comptes publics. C’est pour cette raison que le marché a immédiatement augmenté le « spread » ou écart entre les taux d’emprunt à 10 ans des États français et allemands le 12 juin, c’est-à-dire la prime de risque du pays. Si ce spread venait à trop grossir, le pays perdrait tout simplement l’accès au crédit et ne pourrait plus financer son déficit. Les salaires des fonctionnaires et les pensions de retraite devraient être réduits immédiatement. Une récession suivrait. L’avertissement du marché est clair et doit être pris très au sérieux.

Un tel conflit a un précédent : en 2014, le parti grec Syriza avait été élu en promettant la fin de l’austérité mais sans savoir comment la financer. La perspective de sortie de l’Euro avait fait in fine reculer le gouvernement Tsipras. Tout laisse à penser qu’il en serait de même en France tant quitter la monnaie unique serait un saut dans l’inconnu aux yeux de tous.

Ainsi, l’augmentation de la prime sur la France et la baisse en bourse des valeurs les plus exposées à l’économie française nous semblent justifiées. Elle ne se résorbera qu’une fois que l’austérité nécessaire à nos dépenses publiques aura été actée par le prochain gouvernement quel qu’il soit. D’ici là, nous avons décidé de diminuer l’exposition française dans nos portefeuilles.

Les fonds Clartan sont en baisse au mois de mai : Valeurs abandonne de -2,1%, Europe -8,6%, Ethos -7,3%, Evolution -2,8% et Patrimoine reste stable à 0,0%.