Novembre 2024

En novembre, les marchés actions ont monté de part et d’autre de l’Atlantique mais de façon inégale, et pour cause. L’EuroStoxx 600 finit en hausse de +1,1 % mais le S&P 500 en Euros décolle avec une hausse de +8,8 % tout comme le Nasdaq qui signe une performance de +9,2 % en Euros, entre le 31 octobre et le 29 novembre.

Le suspense des élections américaines n’aura finalement pas duré longtemps. Le peuple s’est exprimé et a tranché le nœud gordien qui nous tenait tous en haleine. Les Républicains ont gagné sur tous les tableaux : le bureau ovale, le sénat et la chambre des représentants. L’horizon de la politique économique s’éclaircit donc quelque peu. Ce sera « America first » et tous les autres passeront après. La seule incertitude pour chacun étant de savoir à quel point le marché export américain lui sera fermé.

Donald Trump a rapidement donné le ton en menaçant de droits de douane substantiels la Chine et le Mexique, mais aussi, de façon plus surprenante, le Canada. Comme le dit le futur secrétaire au Trésor Scott Bessent, le pistolet des droits de douane sera en permanence chargé et posé sur la table pendant les quatre prochaines années. Elon Musk, de son côté, a été mandaté pour faire subir à l’État fédéral une cure de simplification drastique qui devrait notamment alléger les contraintes bureaucratiques des entreprises. Les marchés financiers voient donc ce second mandat d’un bon œil pour l’économie américaine. La vraie ombre au tableau restant est l’impact potentiel de ces droits de douane, qui ne manqueront pas de toucher le consommateur et de réduire son pouvoir d’achat. L’inflation pourrait aussi faire son retour s’il s’avérait que l’économie était trop stimulée. Mais, à ce stade, il est trop tôt pour avoir des convictions définitives sur ces sujets et le marché actions a choisi de digérer les bonnes nouvelles tout de suite et de s’inquiéter pour le reste éventuellement plus tard. D’où la bonne forme des indices américains.

Côté européen, l’ambiance est clairement plus morose. Les incertitudes et les menaces sont pressantes : après la guerre en Ukraine, l’Europe sera-t-elle laissée à elle-même face à un Poutine menaçant ? L’industrie allemande résistera-t-elle à la concurrence chinoise effrénée ? La France arrivera-t-elle à se stabiliser politiquement et à mettre en œuvre un budget raisonnable ? Pour le moment, nous devons reconnaître que les signes ne sont pas encourageants avec un budget Barnier qui fait la part belle aux augmentations d’impôts, qui ne résoudront rien car elles ne feront que dégrader le potentiel de croissance de l’économie.

Néanmoins, il nous apparait clair qu’une prise de conscience de la gravité de la situation est en cours en Europe. Le rapport Draghi a posé un diagnostic intéressant en soulignant que l’incohérence des politiques du continent ainsi que la surrégulation tuent dans l’œuf les innovations et les start-ups. Il pèche seulement par les solutions qu’il propose : toujours plus de dépense publiques… alors qu’il faudrait mieux imiter les américains en laissant le secteur privé innover librement.

Avant d’abandonner les actions européennes, il nous parait essentiel de souligner que le continent et ses entreprises ne sont pas dénués d’atouts, pourvu qu’ils veuillent bien les utiliser. Comme le dit bien Warren Buffet, soyons avides lorsque les autres sont craintifs car le pire n’est pas toujours sûr.       

Les fonds Clartan ont eu des performances contrastées en novembre. Valeurs monte de +0,8 %, Europe cède -1,8 % et Ethos termine baisse de -2,4 %. Flexible monte de +0,4 % tout comme Patrimoine.