Novembre 2025

En novembre, le marché actions européen a monté, +1,0%, tandis que les indices américains libellés en Euro étaient cette fois-ci orientés à la baisse : -0,6% pour le S&P 500 et -2,2% pour le Nasdaq.

Tandis que l’économie montre des signes d’anémie de tous les côtés, que ce soit en Chine, en Europe ou aux Etats-Unis, du côté de la consommation comme de l’industrie, l’attention du marché s’est encore focalisée ce mois-ci sur l’intelligence artificielle et la technologie, seul archipel de croissance au milieu d’un océan de stagnation. Les plans d’investissement gargantuesques dans les datacenters continuent d’alimenter le débat entre ceux qui prétendent qu’il y a une bulle de l’IA et ceux qui rétorquent que le marché n’est pas particulièrement exubérant au vu des perspectives fantastiques que nous ouvre cette révolution technologique.

Chez Clartan, nous avons opté pour un entre-deux relativement inconfortable : ni bulle, ni complaisance. En effet, une rapide comparaison avec la fameuse bulle TMT des années 2000 nous montre que la situation actuelle n’a rien à voir avec les excès de l’époque. Nous pouvons trouver des points de comparaison convaincants ici ou là, entre Cisco et Nvidia par exemple, mais l’ambiance folle et sans discernement de l’époque, si caractéristique des bulles, n’existe tout simplement pas aujourd’hui. Nous serions bien en peine de trouver le nouveau France Telecom cotant à 220 euros dans le marché actuel (renommé Orange, il en vaut 14 euros aujourd’hui).

A titre d’illustration, prenons l’exemple d’Oracle, qui fort de grosses prises de commande de la part d’Open AI pour de l’hébergement Cloud avait bondi de +36% en séance en septembre. Il s’avère que le titre a tout reperdu depuis, à mesure que les investisseurs ont réalisé qu’une large part des commandes ne venait que d’Open AI, start-up qui ne s’autofinance pas encore, et que ces investissements se feraient donc à crédit, sur le bilan d’Oracle. Il n’a pas fallu longtemps pour que les vendeurs à découvert viennent attaquer la société qui s’était exposée en proposant un business plan consommateur de plusieurs dizaines de milliards de trésorerie sur plusieurs années. En résumé, le marché continue à faire son travail et fait bien la différence entre ceux qui réinvestissent à mesure de leurs moyens, comme Microsoft, et ceux qui ont les yeux plus gros que le ventre, comme un Oracle ou dans une moindre mesure Meta.

Nous pourrions aussi citer les cas de Google et Nvidia. Le marché a été fortement impressionné par la sortie du dernier LLM Gemini de Google, entrainé avec des puces internes appelées « TPU » qui seraient beaucoup plus performantes pour l’entrainement que les « GPU » de Nvidia. La différence de performance entre les deux titres depuis quelques semaines est saisissante. Nous sommes donc bien en présence d’un marché qui discerne, cherche à séparer les gagnants des perdants le plus vite possible et finalement fait son travail d’évaluation du coût du capital de chaque entreprise. La confusion générale sur la possibilité d’une « bulle » vient du fait que personne ne sait vraiment combien de capacité de calcul globale sera in fine nécessaire pour faire fonctionner l’IA. En attendant que cette question soit clarifiée d’ici quelques années, nous pensons qu’il n’est pas déraisonnable d’allouer une partie de nos portefeuilles à cette thématique, en restant bien sûr discipliné dans le choix des valeurs.

Les fonds Clartan ont eu des performances étales en novembre. Valeurs affiche +0,7%, Europe +0,1% et Ethos de +1,1%. Patrimoine monte aussi de +0,1%, Flexible de +0,3% et Multimanagers -0,8%.