En avril, le marché actions européen baisse légèrement (-0.7%) tandis que les actions américaines libellées en Euro finissent en baisse, avec un S&P 500 à -5.4% et un Nasdaq à -4.0%. Depuis le début l’année, la sous-performance des actions américaines est particulièrement marquée.
Ce mois d’avril, donc, aura été particulièrement mouvementé avec le désormais fameux liberation day, le 2 avril, qui restera dans les mémoires comme « jour des droits de douanes ». Les taux dévoilés par le Président américain n’ont pas manqué de surprendre. Aux 10% de base s’ajoutait un surplus spécifique à chaque pays, qui, nous ne l’avons compris que plus tard, était en fait fonction du surplus commercial avec les Etats-Unis. Nous avons au passage découvert quelques cocasseries, comme le fait que les Iles antarctiques McDonald, seulement peuplées de quelques pingouins, allaient, elles aussi, se voir ponctionnées…
Toujours est-il que le marché, ne sachant pas à quoi s’attendre, fut néanmoins pris d’une forte convulsion en découvrant ce traitement de cheval, destiné à réduire le déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis du reste du monde. En quelques jours, les principaux indices boursiers accusaient des baisses d’environ -12% et la panique se propageait aux marchés de change et obligataires. C’est à ce moment que Trump, toujours capable de virer à 180° en un claquement de doigts, décida, pour faire baisser la tension, de reporter ces augmentations de 90 jours, et ce pour tous les pays sauf la Chine, qui s’était permise de répliquer et de surenchérir.
Depuis lors, les actions ont repris des couleurs et rattrapé une grande part de leur baisse. Il est probable que les négociations avec les pays alliés (Japon, Corée, Grande-Bretagne, Union Européenne) progressent en coulisse et finissent par déboucher sur un modus vivendi supportable pour toutes les parties, même s’il est à peu près certain que des droits d’au moins 10% pour tout le monde resteront en place.
Reste donc la question épineuse de la Chine qui, voulant certainement s’affirmer comme grande puissance, a entrainé une spirale de taux atteignant des niveaux stratosphériques de plus de 100%. A l’heure où nous écrivons ces lignes, le commerce entre la Chine et les Etats-Unis, soit le volume d’échange bilatéral le plus élevé au monde, qui se compte en centaines de milliards de dollars, est pour ainsi dire fermé. Nous observons même des cargos rebrousser chemin au large de la côte ouest des Etats-Unis.
L’opération à cœur ouvert à laquelle nous assistons est donc toujours en cours. Il nous est difficile de dire comment elle va se terminer, le risque étant bien sûr de plonger l’économie mondiale dans une profonde récession en brisant l’écosystème du commerce mondial. Le pire n’est cependant pas toujours sûr et cette politique a pour objectif de corriger un déséquilibre structurel, le déficit commercial américain, qui était profond, ancien et structurel. Si celui-ci se résorbe dans les trimestres à venir, tout cela n’aura peut-être pas été totalement vain.
Les performances des fonds Clartan en avril ont été contrastées. Valeurs baisse de -2,5%, Europe de -0,3% et Flexible de -0,1%. D’un autre côté, Patrimoine progresse de +0,4% et Ethos de +0,8%.