En mai, le marché actions européen a continué sa remontée (+4,8%) entamée mi-avril tout comme les actions américaines libellées en Euro qui, avec un S&P 500 à +6,4% et un Nasdaq à +9,7%, ont elles aussi repris des couleurs.
Après la grande annonce des droits de douane américains début avril, puis leur report pour 90 jours, le mois de mai a vu les premières négociations aboutir. La Grande-Bretagne a ouvert le bal avec un accord-cadre dès le 7 mai. La Chine ensuite a rapidement conclu un accord qui a vu les Etats-Unis abaisser leurs droits de douane à 30%, contre les 145% affichés quelques jours avant. Ce fut une étape très importante de la désescalade. Ensuite, alors que les négociations avec l’Union Européenne semblaient patiner, Trump a mis un coup de pression dont il a le secret à la Commission européenne en menaçant d’une hausse des taux à 50% quasi immédiate. Très vite, Ursula von der Leyen obtenait un report à début juillet de la date d’effet initialement prévue.
De tout ce foisonnement d’annonces, de contre-annonces et de revirements, il ressort tout de même paradoxalement, pour ceux qui savent lire entre les lignes, une tendance vers plus de clarté. Il semble à peu près certain en effet que pour de nombreuses raisons, personne n’échappera à un droit plancher de 10% mais que, d’un autre côté, la Chine sera l’objet d’un taux « plafond » de 30%. Le taux final de chaque pays sera donc fixé entre ces deux bornes et sera fonction du déficit commercial actuel mais aussi de la bonne volonté de chacun pour appuyer la politique et la géopolitique de l’administration Trump. Ainsi, nous nous attendons à ce que l’UE écope d’un taux d’environ 15% car elle exporte beaucoup vers les Etats-Unis, notamment des produits pharmaceutiques irlandais ainsi que des automobiles et des machines-outils allemandes, mais pas plus, parce qu’a contrario elle reste un allié géostratégique de l’Amérique.
Une fois ce constat posé, nous comprenons mieux pourquoi le marché semble de moins en moins réagir aux soubresauts de la « Trade war » Trumpienne. Après une forte baisse correspondant à une vraie prise en compte de l’incertitude début avril, chaque étape dans la levée de cette incertitude a contribué à le rassurer. Certains esprits moqueurs ont même donné un surnom à l’ambiance actuelle : le « TACO Trade » pour « Trump Always Chickens Out », car le président semble systématiquement revenir sur ses menaces et réagir donc comme une « poule mouillée ». Quel que soit l’angle d’interprétation que chacun se plait à appliquer, il nous semble clair qu’il est inutile de paniquer à chaque déclaration de la Maison blanche.
Une grande inconnue cependant demeure : quel sera l’impact réel de ces droits de douane sur le consommateur américain, et plus largement sur l’économie ? Les statistiques commerciales montrent que les entreprises ont massivement importé des produits étrangers aux Etats-Unis entre novembre et janvier, car ils savaient que les tarifs douaniers arrivaient. Ils ont donc de vastes stocks à écouler à des prix d’ « avant », ce qui devrait repousser les hausses de prix dans les rayons de quelques mois. Il semble que l’impact ne se fera en fait sentir pleinement qu’en 2026. Un temps peut être suffisant pour que le consommateur s’adapte et que l’économie reparte…
Les fonds actions Clartan ont progressé en mai. Valeurs monte de +5,8%, Europe de +4,6 % et Ethos de +5,3 %. Patrimoine affiche +0,8 %, Flexible +2,3 % et Multimanagers +4,1 %.