Gestionnaire de fonds mixtes : « Rester constamment réactif sur les marchés dynamiques » Interview

Interview de Nicolas Descoqs par M. Hans Heuser, éditeur chef chez Fondsprofessionell.

Avec une plus-value de plus de 1 100 pour cent au cours des 33 années qui ont suivi son lancement, le fonds mixte orienté actions Clartan Valeurs fait partie des meilleurs de sa catégorie. Nous nous sommes entretenus avec le gestionnaire de fonds Nicolas Descoqs sur le processus d’investissement qui le sous-tend.

Avec une progression moyenne d’environ 7,5 % sur une période très longue de 33 ans depuis son lancement en 1991, le fonds mixte offensif Clartan Valeurs fait partie des acteurs les plus remarquables de sa catégorie. Le gérant du fonds, Nicolas Descoqs, l’a une nouvelle fois démontré de manière impressionnante l’an dernier en se classant dans le deuxième centile de sa catégorie. Et en ce début d’année, avec un classement loin devant le groupe et l’indice de référence, les Français semblent avoir bien fait les choses. Nous avons rencontré Nicolas Descoqs en marge de la tournée d’investissement de Clartan pour un entretien.

Monsieur Descoqs, le fonds Clartan Valeurs a franchi le 23 février 2024 le seuil des 1000% de performance. Est-ce que vous débouchez le champagne?

Nicolas Descoqs : C’est effectivement une belle étape qui nous donne l’occasion de nous arrêter quelques instants et de jeter un regard rétrospectif sur les presque 33 ans d’histoire du fonds. Mais comme on dit au football, après le match, c’est déjà avant le prochain match. Cela signifie que nous travaillons continuellement et en permanence à la composition du portefeuille. Car ce qui a bien fonctionné en 2022 et 2023 ne fonctionnera pas nécessairement en 2024 et 2025. Nous ne sommes certes pas des traders suractifs, mais de nos jours, sur des marchés qui évoluent très rapidement, il faut toujours rester dynamiques.

Mais n’est-ce pas le rôle de tout gestionnaire de fonds ? Où faites-vous la différence pour générer une performance de votre fonds supérieure à la moyenne dans la durée ?

N. Descoqs : Nous essayons avant tout de nous focaliser sur les actions de qualité et de les acheter lorsqu’elles nous sont proposées avec une décote intéressante, si possible. Cela peut paraître un peu plat et trivial, mais cela fonctionne si l’on est discipliné et si l’on aborde le sujet de la manière la plus objective possible. Ce qui a toujours été important, mais surtout au cours des trois dernières années, c’est d’éviter les crashs potentiels dans le portefeuille. Ceux-ci peuvent en effet très vite faire chuter la performance du fonds dans son ensemble. Au cours des dernières années, nous avons presque exclusivement misé sur des gagnants, ou du moins nous n’avons pas eu de perdants substantiels dans le portefeuille. Cela explique en grande partie la performance nettement supérieure à la moyenne de plus de 22 % enregistrée en 2023.

D’une part, nous vivons une période de fortes mutations avec l’IA, les questions énergétiques et les défis géopolitiques. Dans le même temps, les records boursiers mondiaux se succèdent. Comment réagissez-vous à cela dans le portefeuille actuel et dans l’optique des trois à cinq prochaines années ?

N. Descoqs : Le thème de l’IA est extrêmement passionnant et peut entraîner un véritable changement de paradigme en ce qui concerne la manière dont nous vivrons, travaillerons et consommerons à l’avenir. Nous nous exposons à ce thème directement et indirectement dans le fonds. Et ce, avec des actions qui sont au cœur du développement de l’IA et de sa diffusion, mais aussi avec des entreprises de qualité qui ont intégré avec succès les applications de l’IA depuis quelques années déjà et qui continuent à les développer afin de pouvoir atteindre une très forte croissance des marges.

Cela ne vous fait-il pas réfléchir quand vous voyez le niveau des valorisations atteintes entre-temps ?

N. Descoqs : L’avantage de la deuxième catégorie d’entreprises est qu’elles peuvent encore être acquises en bourse à des valorisations très attractives et qu’elles ne développeront généralement leur pleine valeur que dans les cinq à sept prochaines années. Nous prenons également en compte les entreprises du secteur de l’énergie, pour autant qu’elles soient tournées vers l’avenir. En ce qui concerne les questions géopolitiques, nous essayons de rester réactifs et de miser sur les entreprises gagnantes. La possibilité que nous laisse le prospectus de couvrir notre exposition actions dans sa totalité si besoin constitue une sorte de couverture en cas d’escalade d’un conflit à Taïwan. Nous espérons bien sûr qu’un tel scénario ne se concrétisera pas, pour des raisons humaines évidentes et car le marché actions connaît une croissance très forte et dynamique sans conflit. Mais au cas où, cela nous permettrait de nous protéger financièrement de ce risque, si tant est que nous ayons pu l’anticiper correctement.

À quels investisseurs votre fonds s’adresse-t-il aujourd’hui ?

N. Descoqs : Le fonds est essentiellement un fonds d’actions pures, que nous avons constitué de manière très sélective et concentrée, avec un maximum de 45 titres, selon notre approche de stock-picking. En raison de notre siège à Paris, nous avons tendance à nous concentrer sur l’Europe. Mais lorsque nous n’y trouvons pas d’entreprises adéquates, par exemple dans le domaine de l’intelligence artificielle, nous nous tournons souvent vers les titres américains. En février, nous avons ainsi augmenté notre exposition aux États-Unis de manière significative. La possibilité de nous protéger contre les fortes fluctuations du marché, par exemple au moyen de contrats à terme, fait que le fonds figure dans les bases de données comme Morningstar comme un fonds mixte flexible. Avec une note de cinq étoiles, nous sommes bien sûr très bien placés dans la dernière analyse mais c’est un peu trompeur en réalité.

Un investisseur se demande naturellement s’il doit encore investir au niveau atteint aujourd’hui ?

N. Descoqs : Selon moi, il y a de bonnes raisons de le faire. Avec un PER d’environ 12,7, le fonds est un peu moins cher que l’ensemble des marchés d’actions européens, qui se négocient à environ 13,8 fois les bénéfices des actions sous-jacentes. Ensuite, Clartan Valeurs offre actuellement un rendement annuel du dividende plus attrayant de 3,5 %, contre 3,1 % pour un investissement dans un indice. De plus, nous observons un creux dans le cycle économique à de nombreux endroits, et les banques centrales annoncent de leur côté les premières baisses de taux d’intérêt en cours d’année. En règle générale, c’est toujours une bonne base pour l’évolution future des marchés des actions.

Propos recueillis par M. Hans Heuser, éditeur chef chez Fondsprofessionell

Traduction d’après l’article original

https://www.fondsprofessionell.de/news/produkte/headline/mischfonds-manager-in-dynamischen-maerkten-staendig-reagibel-bleiben-231660/


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