Avril 2024

Après 5 mois de hausse ininterrompue, les principaux marchés actions se sont offert une pause et ont légèrement baissé en avril. L’EuroStoxx 600, le S&P 500 et le Nasdaq se sont respectivement repliés de -1%, -3,1% et -3,4% entre le 31 mars et le 30 avril.

En effet, depuis les plus bas en d’octobre dernier, le marché européen s’était offert une ascension de près de 17%. Il n’est donc pas très surprenant qu’il prenne quelques instants de respiration. Cependant, il serait dommage de s’arrêter là dans l’analyse. Le phénomène le plus marquant sur le marché a en fait eu lieu du côté obligataire avec des attentes de baisses de taux, en particulier de la part de la FED, qui se sont fortement réduites dans un contexte macroéconomique qui reste bien orienté. Il était attendu au début de l’année pas moins de 6 baisses de taux de 0,25% consécutives en 2024. Après trois publications d’inflation américaine en février, mars et avril qui ont à chaque fois légèrement surpris au-dessus des attentes, le marché n’en attend plus qu’une et seulement en novembre ou décembre. C’est donc peu dire que les espoirs de certains ont été douchés. Pendant des années, des décennies peut-être, tout le monde avait pris l’habitude d’avoir une FED très accommodante, toujours prête à injecter de la liquidité au moindre signe de fébrilité du marché. Il est de plus en plus clair que cette période est révolue. Nous pensons que cette déception est à l’origine de la baisse des indices américains ce mois-ci ainsi que de la rotation sectorielle prononcée de ces dernières semaines.

Le secteur de la technologie et des semi-conducteurs a notamment été à la peine ce mois-ci. Certains titres comme AMD, fabricant de cartes graphique et concurrent de Nvidia, que nous ne détenons pas en portefeuille mais que nous suivons avec attention, a ainsi dévissé de -10% après une publication de résultats et de perspectives sans surprise. Le marché avait vraisemblablement brulé des étapes en espérant toujours plus et plus vite, et a dû revenir brutalement à la raison.

A l’inverse, la Chine et les secteurs cycliques industriels montrent maintenant des signes tangibles de rebond. L’Europe aussi. Nos positions dans les compagnies minières par exemple, qui étaient à la traine depuis le début de l’année, ont rebondi fortement dans le sillage de la remontée du cuivre et de la plupart des métaux.

Nous notons enfin une volatilité exacerbée des titres lors de leurs publications de résultats, y compris pour des sociétés géantes comme Alphabet ou Meta, qui ont respectivement bondi et chuté de plus de 10% en séance. L’ampleur de ces mouvements, qui n’était jusqu’à présent pas inhabituelle pour les petites capitalisations du fait de leur manque de liquidité, est assez récente pour les grandes capitalisations et pourrait être liée à la domination des gros Hedge Funds dans les volumes traités sur le marché. Ces derniers étant friands de « jouer les trimestriels » et de se positionner lourdement en conséquence avant les résultats puis de se déboucler violemment une fois les chiffres sortis. Nous pensons donc que les investisseurs de long terme doivent accepter cette volatilité avec philosophie et ne pas surréagir avec le marché. Il faut faire la part des choses entre exubérance du marché et les véritables signaux d’alerte, chose qui ne peut être faite qu’au moyen d’un rigoureux travail d’analyse financière.